Espérance Sylvestre, St. Petersburg, an Kanzler von Müller, Weimar
Brief, Autograph, signiert
Weimar, Goethe- und Schiller-Archiv 68/460
Erstdruck; zitiert: Rotislav Ju. Danielevskij, E. Sil’vestr i ee pis’mo o Puškine (Vremennik Puškinskoj komissii, Leningrad 1975)[1]
Abgangsdatum: 6. März/23. Februar 1837
St Pétersbourg 6 Mars/23 février 1837 12 degrés de froid
Ne diroit on pas cher & précieux Ami que toutes les glaces du pôle n[ou]s séparent & Je serais tentée de v[ou]s dire v[ou]s qui avez […[2]] pensées ne me retrouvez v[ou]s d[an]s aucune d’elles. Depuis que n[ou]s avons été si près Je n’ai cessé de regretter de ne v[ou]s avoir pas vu votre présence eût été le complément de tous les petits & grands bonheur que j’ai eu pendant le cours de cette promenade en Europe, que n[ou]s n’avons terminée que le trois Novembre, satisfaite du passé, sachant me contenter du présent, qui p[ou]r moi est rempli de nombreux devoirs, que de fois en sentant bien vivement l’absence de Kitty, celle de Constantin, ai-je senti l’absence de vos lettres, l’absence de nouvelles du cher Weymar, dont j’avais été si rapprochée, par les meilleurs amis que j’avais retrouvés, avec cette affection constante auxquels les Germains vouent un culte. Dieu soit loué toutes les lettres des Kitty sont remplies des douces impressions de sa jeunesse qu’elle a retrouvée & reprise à Vienne du bon accueil de ses amies, de ses projets d’aller à Weymar, Je participerai à la joie qu’elle aura de s’y retrouver & /à/de celle que v[ou]s aurez à la revoir. La certitude du bien moral & physique que lui fait ce séjour alla cara patria me console de son éloignement, ne pouvant plus aller chez elle, Je ne vais nulle part, & si comme on le dit n[ou]s retournons à Marienbad au printemps Je ne croirai pas avoir passé l’hiver à Pétersbourg, y ayant vécu au milieu de mes souvenirs, qu’ils me sembleront éloigner en m’occupant de la société qui m’entoure, où on a mille bontés p[ou]r moi quand j’y parais, mais ne devant qu’y passer, Je trouve plus de véritables jouissances à m’occuper des absens que je chéris, qu’à cultiver de nouvelles connaissances, qui ne seront jamais que des relations. Un seul évènement m’a profondément occupé cet hiver, & par les circonstances déplorables qui l’ont accompagné & par les regrets qu’il cause à tous les amis de la poésie, car v[ou]s le savez sans doute, La Russie a perdu son Orphée – Et on peut ajouter
Muses d[an]s ce moment de Deuil,
Elevez le pompeux trophée
Que v[ou]s demande son cercueil[3]
Pouschkin est mort à l’âge de Raphaël, de Byron, que d’ouvrages, que de pensées a englouti la tombe. Entre tous les talens poétiques, qui maintenant brillent sur la terre, Je crois que Pouschkin était le premier parmis les +premiers+ génies – Il avait des rapports avec Byron, l’ironie, le sarcasme, le doute, le doute du génie, ce feu dévorant, se [1:] retrouvent [2:] retrouvant. d[an]s ses vers, dont la forme est si belle que // +l’expression+ corrige la pensée. Exilé au Caucase p[ou]r des licences, qui dépassaient toutes les bornes des licences poétiques L’Empereur Nicolas le rappela, l’accueillit très-bien, fut plutôt p[ou]r lui un père qu’un souverain Mais il n’est aucune puissance au monde, il n’y a que Dieu, qui puisse dire aux torrens, soyez rivières. Pouschkin comme citoyen, époux, Père, enfermé d[an]s le cercle compact des devoirs sociaux qu’il ne pouvait remplir que de son besoin d’indépendance, leur échappait souvent, de la[4] malaise & amertume, Cependant retenu d[an]s les formes par son manque de fortune, par ses amis, par les bontés de L’Empereur, qui l’avait nommé continuateur de Karamsin. Ne pouvant d[an]s une telle situation se livrer à la fougue de son génie, il s’est livré à celle de ses passions; qui en dernier lieu ont été excitées de la manière la plus infâme par des lettres anonymes, elles étaient, on suppose, de lâches vengeances des vers satyriques, qu’il lançait quelquefois d[an]s la société sous la forme de traduction //libre du latin, les allusions étaient trop véridiques & poignantes, p[ou]r qu’on ne devine pas, qui, il avait voulu stigmatiser & stigmatiser avec justice. D[an]s ces lettres on avait cherché à éveiller sa jalousie à l’égard de sa trop jolie femme, il a dû provoquer en duel M[onsieu]r d’Antès[5] un cousin de M[onsieu]r Pappenheim[6], que les lettres lui désignaient. Il y avait trois semaines que M[onsieu]r d’Antès avait épousé M[ademois]elle Ganchéroff26 sa belle soeur, qui vivait d[an]s sa maison, afin d’anéantir les soupçons & +de+ le bien convaincre que c’était p[ou]r elle & non p[ou]r sa femme qu’il venait chez lui. Après le mariage il y eut quelques jours de repos, mais on ne voulait pas lui en laisser, de nouvelles lettres ayant de nouveau troublé son //esprit & il n’a su résister au démon qui le poussait à sa perte Le duel a eu lieu le 27/8 février,[7] un instant l’a vu passer de la vie à la mort, les trois jours qu’il a survécu n’ayant été qu’une longue agonie. M[onsieu]r d’Anthès est sous Jugement mais ne serait il pas juste de dire que les lettres anonymes ont retranché ses jours autant que la belle[8] fatale qu’elles ont provoquées – Je me flatte que la G[ran]de Duchesse[9] ignore cette circonstance, si déshonorante p[ou]r la société, & encore p[ou]r celle qu’on appelle la bonne société – J’entends dire que Pouschkin est peu à regretter, ces paroles me font frissonner La poésie est la première instruction des peuples, celle qui naît du sol même, qui résume ses facultés, ses besoins, le poëte est la voix de tous & celle de chacun en particulier, il est p[ou]r l’intelligence, p[ou]r le coeur, ce que le soc de la charue est p[ou]r la terre; il lui fait porter des fruits, qu’il soit vase d’or ou d’argile, il accomplit une céleste mission. Comment ne pas pleurer la perte de ces messagers des cieux, surtout lorsque leur voix /sont/ est populaire, comme l’était celle de Pouschkin; comment s’attacher à leurs faiblesses d’un jour; tandis que leurs accens immortels retentiront d[an]s les siècles futurs, comment ne pas se dire, il n’y a pas de Cour du pai//s p[ou]r juger le génie. Déplorer ses écarts, en neutraliser les effets en ne s’irritant pas, tel[le] devrait être l’action des contemporains éclairés des grands hommes, Mais bon Dieu, que la conduite du plus grand nombre +est différente+, on exige que la raison, le jugement, soient les compagnes obligées des hautes facultés, tandis que le contraire ////souvent/ +/est/se voit malheureusement que trop souvent+. Que de fois j’ai pensé, en voyant les persécutions sociales auxquelles d[an]s beaucoup de pays ont été en but tant de beaux génies, que de pareils exemples se trouvaient moins en Allemagne qu’ailleurs parceque l’allemagne est la terre natale de la liberté individuelle de l’homme, liberté qui a permis à ses poètes de développer sans entraves leur individualité, aucun de ses fils n’a été ni exilé, ni emprisonné aucun n’a été chercher sur la terre étrangère la sympathie qu’il ne trouvait pas sur le sol natal. [Ein Satz kräftig getilgt.] Mais où m’a conduit mes regrets sur la fin prématurée de Pouschkin, qui maintenant repose avec ses pères d[an]s le caveau de sa famille d[an]s le Gouvernement de //Paskoff.[10] C’est M[onsieu]r Tourguenieff[11] que v[ou]s avez vu souvent à Weymar, qui y a conduit sa dépouille mortelle L’Empereur s’est chargé de ses deux fils, qui seront élevés au corps des Pages. Il a assuré une pension à sa Veuve & à ses deux petites filles, on dit même qu’il veut qu’on fasse à ses frais une Edition de ses oeuvres p[ou]r acquitter les dettes qu’a laissées Pouschkin. Lorsque Je cause avec v[ou]s je compte si bien sur votre indulgente Amitié cher & précieux Ami qu’avec V[ou]s je laisse courir ma plume sur le sujet qui m’intéresse le plus vivement, & // v[ou]s m’avouerez qu’en v[ou]s écrivant il est impossible de ne pas penser à un poète & à la poésie Je ne puis v[ou]s dire combien il me tarde d’avoir de vos nouvelles, de savoir comment v[ou]s passez cet hiver de Grippe & de Rhumes; elle a été très bégnine[12] ici, seulement elle ne prenait point de fin Le froid a recommencé avec les longs jours, depuis 5 jours n[ou]s avons toujours eu de 16 à 18 degrés. N[ou]s sommes à la veille du Carême, v[ou]s y êtes déjà, profitez de ce temps de repos, p[ou]r me dire comment v[ou]s êtes, ainsi que M[a]d[ame] de Müller à laquelle Je v[ou]s prie de faire mes complimens bien empressés ainsi qu’à votre fils. Je désire que tout le monde se porte bien chez v[ou]s & que v[ou]s puissiez me dire aussi la même chose de meine liebe, theuere Linne[13], que fait elle? faites lui mes plus tendres Amitiés en lui disant combien je me réjouirais d’avoir quelques lignes d’elle. Que fait Julie[14] au milieu de ses artistiques occupations, elle oublie la marche du temps, qu’elle sait fixer en immortels souvenirs, rappelez moi au sien. Je desire que sa Mère et Auguste[15] soient passablement. J’ai Dieu soit loué de bonnes nouvelles de ma famille; à l’instant je reçois une bonne lettre d’adieu de Kitty notre bien Aimée secoue le poids des années de Pétersbourg. Je voudrais qu’elle fut deux années absente au lieu d’une. Adieu bien cher & précieux Ami, Köhler[16] & moi sont deux orphelins qui promenons nos pensées de Weymar à Vienne – J’espère que v[ou]s êtes toujours dans l’intention d’écrire sur Knebel, mille choses affectueuses de votre amie
Esp[érance]
[Deutsche Übersetzung:] Espérance Sylvestre, St. Petersburg, an Kanzler von Müller, [Weimar], 23. Februar/6. März 1837
St. Petersburg, 23. Februar/6. März 1837 12 Grad Kälte
Lieber bester Freund, ist es nicht als trennten uns alle Eiswüsten des Pols, und fast wäre ich versucht Ihnen zu sagen dass Sie, der Sie [Textlücken] mit Ihren Gedanken, mich in keinem derselben wiederfinden. Seit wir einander so nah waren, habe ich immerfort bedauert, dass ich Sie nicht hatte sehen können, Ihre Gegenwart blieb das fehlende Glied in der langen Reihe kleiner und grosser Glücksfälle, die ich auf jener Spazierfahrt durch Europa erlebte, von der wir erst am 3. November zurückkehrten, ich befriedigt vom Vergangenen und in’s Gegenwärtige mich bescheidend, ausgefüllt von vielfältigen Pflichten, ach so oft hab ich die Abwesenheit Kitty’s und Konstantins bedauert, so oft das Ausbleiben von Briefen von Ihnen, von Neuigkeiten aus Weimar, dem ich so nahe gewesen war, durch engste Freunde die ich wiedergefunden hatte, in einer so dauerhaften Herzensverbindung, wie sie den Germanen heilig ist. Gott sei Dank sprechen alle Briefe Kitty’s von den süssen Empfindungen der Jugendzeit, die sie in Wien wiedergefunden hat, vom herzlichen Empfang durch Freunde, von ihrer Absicht nach Weimar zurückzukehren, so kann ich an ihrer Freude des Wiedersehens teilhaben sowie auch an der Ihren, wenn Sie sie wiedersehen. Die Gewissheit, dass der guten Kitty der Aufenthalt „alla cara patria“ an Leib und Seele wohlbekommen wird, ist mir Trost, nun sie mir fern ist, und ich nicht zu ihr gehen kann – hier geh’ ich nicht aus, nirgendwohin, und sollten wir, wie man sagte, im Frühling nach Marienbad zurückkehren, so wird mir nicht sein, als hätte ich den Winter in Petersburg verbracht, lebte ich doch allein in meinen Erinnerungen und es schiene mir, sie hätten mich der Gesellschaftswelt entrückt, die mich hier umgibt, wo man mir, wenn ich mich zeige, keine Gefälligkeit versagt, und ich doch immer nur vorbeigehe, da mir am Umgang mit Abwesenden, die mir ans Herz gewachsen sind, mehr liegt als an der Pflege neuer Bekanntschaften, die immer nur Beziehungen bleiben. Ein einziges Ereignis hat mich in diesem Winter hier zutiefst betroffen gemacht, der jammervollen Begleitumstände wegen wie auch des Verlusts, den die Freunde der Dichtung erlitten haben, Sie haben es sicherlich gehört, Russland hat seinen Orpheus verloren, da kann man nur sagen:
Musen! in dieser Stunde des Hinschieds
Erhebet die hehren Trophäen
Die diesem Sarge gebühren.*
Puškin verstarb im Alter Raffael’s, im Alter Byron’s, was für Werke, was für Gedanken hat sein Grab verschlungen. Ich halte dafür, dass unter den bedeutendsten Dichtern dieser Zeit Puškin der bedeutendste war – mit Byron hatte er einiges gemein, die Ironie, den Sarkasmus, den Zweifel, den Scharfblick des Genies, dieses verzehrende Feuer, das aus seinen Versen spricht, deren Formung so schön ist, dass der Ausdruck selbst den Gedanken korrigiert. Wegen Freizügigkeiten, die das dichterisch Erlaubte weit überschritten, ward er in den Kaukasus verbannt, Zar Nikolaus rief ihn zurück, empfing ihn mit Wohlwollen, war ihm eher Vater denn Herrscher, aber nur Gott und kein Herrscher kann dem reissenden Strom gebieten: Werde zum Fluss. Puškin, als Bürger, Ehemann, Vater vom festen Kreise gesellschaftlicher Pflichten beengt, die er nur soweit erfüllen konnte, als es sein Bedürfnis nach Unabhängigkeit erlaubte, entrann ihnen oftmals, daher Verdruss und Verbitterung; Geldmangel, Freunde, der Zar, der ihn zum Nachfolger Karamzin’s ernannte, hielten ihn mit Not in den Formen zurück, dergestalt dass er, dem Drang des Genies nicht freien Lauf geben könnend, sich den Flammen der Leidenschaften überliess, die endlich auf infamste Weise vollends entfacht wurden durch anonyme Briefe, wodurch, wie man annimmt, auf die hündischste Weise satyrische Verse gerächt werden sollten, die er gelegentlich, als angeblich freie Übersetzungen aus dem Lateinischen, in die Gesellschaft ausstreuen liess, deren Anspielungen waren derart genau gezielt und treffend, dass leicht zu erraten war, wer getroffen und blossgestellt, und zu Recht blossgestellt werden sollte. Durch diese Briefe versuchte man seine Eifersucht bezüglich seiner ungemein hübschen Gattin zu wecken, er sah sich genötigt, Monsieur d’Anthès*, Cousin des Herrn von Pappenheim*, auf den in den Briefen gedeutet ward, zum Duell zu fordern. D’Anthès hatte drei Wochen zuvor Madame Gončarova geehelicht, Puškin’s Schwägerin, im gleichen Hause wohnend wie er, wodurch jeder Anschein und Zweifel hätte beseitigt werden und Puškin überzeugt werden sollen, dass d’Anthès nicht etwa seiner Frau wegen ins Haus gekommen sei. Nach dieser Heirat schien Ruhe einzukehren, aber nur wenige Tage vergingen, bis weitere solche Briefe seinen Geist vollends verwirrten, sodass er seinem Dämon nicht länger zu widerstehen vermochte, und dieser ihn ins Verderben trieb. Das Duell fand am 27. Februar/8. März statt,* ein Augenblick sah ihn vom Leben in den Tod wechseln, drei Tage, die er überlebte, waren eine lange Agonie. Monsieur d’Anthès steht unter Anklage, aber müsste man nicht gerechterweise sagen, die anonymen Briefe hätten sein Leben genauso verkürzt wie das fatale Endspiel, das sie provoziert hatten. Ich darf annehmen, die Grossherzogin* sei über diese Umstände nicht unterrichtet, so beschämend sie für die Gesellschaft sind, zumal für die sogenannte gute Gesellschaft – Ich höre sagen, Puškin sei kaum zu bedauern; derlei Reden lassen mich erschaudern. Ist doch die Dichtung die wichtigste Unterweisung der Völker, sie entspringt ihrem Wurzelboden, der alle ihre Vermögen und Bedürfnisse in sich schliesst, der Dichter ist die Stimme aller so wie er die Stimme eines jeden ist, er ist für Verstand und Herz was die Pflugschar für die Erde, er lässt sie Früchte tragen; ob Goldpokal oder Tonkrug, er erfüllt eine heilige Sendung. Unmöglich, den Verlust dieser Himmelsboten unbeweint zu lassen, zumal wenn ihre Stimme so weite Kreise des Volks erreicht wie die Puškin’s. Wer wollte sie auf der Schwachheit eines Tages behaften, da doch ihr unsterbliches Wort bis in die fernsten Zeiten ertönt, wer wollte leugnen, dass kein Gericht in keinem Land berufen ist, über das Genie zu richten. Seine Fehltritte zu bedauern, ihrer Schädlichkeit vorzubeugen, dies und nichts anderes soll das Verhalten von aufgeklärten Zeitgenossen genialer Menschen bestimmen; aber Gott sei es geklagt, die allermeisten verhalten sich anders, man erwartet und fordert, überragende Fähigkeiten sollten mit Vernunft und Urteilskraft gepaart sein, da doch leider nur allzu oft das Gegenteil der Fall ist. Wie oft hab’ ich mir gesagt, wenn ich in manchen Ländern grosse Geister der gesellschaftlichen Ächtung ausgesetzt sah, derlei Beispiele seien in Deutschland seltener als anderswo, denn Deutschland ist das Geburtsland der Freiheit des Individuums, einer Freiheit, die es den Dichtern erlaubt hat, ihre Einzigartigkeit frei von Fesseln zu entfalten, keiner seiner Söhne wurde eingekerkert oder verbannt, keiner musste in fremden Landen die Anerkennung suchen, die ihm in der Heimat versagt blieb. [Ein Satz kräftig gestrichen.] Aber wohin hat mich meine Trauer über Puškin’s frühen Tod entführt, der nun bei seinen Vätern ruht, in der Familiengruft im Gouvernement Pskov.* Herr Turgenev*, den Sie in Weimar oft sahen, hat seine sterblichen Reste übergeführt. Der Zar hat sich der beiden Söhne angenommen, sie sollen im Pagenkorps erzogen werden. Er hat der Witwe und den beiden kleinen Töchtern eine Rente zugesprochen, ja es heisst sogar, er wolle auf seine Kosten eine Werkausgabe veranstalten, um mit dem Erlös Puschkin’s Schulden zu tilgen. Wenn ich mit Ihnen plaudere, lieber teurer Freund, so zähle ich so sehr auf Ihre freundschaftliche Nachsicht, dass ich über den Gegenstand, der mich nun am meisten interessiert, meiner Feder freien Lauf lasse, und Sie werden mir zubilligen, dass es mir Ihnen gegenüber unmöglich ist, nicht an einen Dichter und nicht an die Dichtung zu denken. Ich kann Ihnen gar nicht sagen wie ich mich nach Nachricht von Ihnen sehne, wie erging es Ihnen wohl in diesem Winter mit Grippe und Katarrh; hier war sie sehr gnädig, aber wollte nicht enden. Mit den längeren Tagen kam auch die Kälte wieder, seit fünf Tagen haben wir stets 16 bis 18 Grad. Wir sind am Vorabend der Fastenzeit, bei Ihnen hat sie schon begonnen, nutzen Sie diese Ruhezeit, um mir zu sagen wie es Ihnen geht, und auch Frau von Müller, der ich meine herzlichen Grüsse auszurichten bitte, wie auch Ihrem Sohn. Ich hoffe es gehe Ihnen allen gut und sie können mir dasselbe von „meine liebe theuere Line*“ sagen, was macht sie? sagen Sie ihr meine zärtlichsten Grüsse und wie sehr ich mich über ein paar Zeilen von ihr freuen würde. Und Julie*, inmitten ihres malerischen Schaffens? sie vergisst dass die Zeit vergeht, indes sie sie in unsterbliche Erinnerungen bannt, rufen Sie mich in die ihre zurück. Ich hoffe ihre Mutter und Auguste* seien leidlich wohl. Von meiner Familie habe ich Gott sei Dank gute Nachrichten; diesen Moment erhalte ich einen guten Abschiedsbrief von Kitty, unsere liebe Freundin schüttelt die Last der Petersburger Jahre ab, ich wollte sie könnte zwei Jahre wegbleiben anstatt nur eins. Adieu lieber teurer Freund; Köhler* und ich sind zwei Verwaiste, die unsere Gedanken von Weimar nach Wien spazieren lassen – Hoffentlich denken Sie noch immer daran, über Knebel zu schreiben, innige Grüsse von Ihrer anhänglichen Freundin Esp[érance]
[1] Rostislav Ju. Danielevskij, E. Sil’vestr i ee pis’mo o Puškine. [Espérance Sylvestre’s Brief über Puškin]. In: Vremennik Puškinskoj komissii [Zschr.]; 5-8. – Danielevskij zitiert aus einem Brief Aleksandr I. Turgenev’s an Fürst Vjazemskij vom 16./4. August 1837: »Ich erfuhr (unter uns), dass die Grossfürstin Marija Pavlovna gegen Puškin sehr voreingenommen ist, und folglich macht sie keine Anstalten, ihn zu betrauern. Doch es scheint, der Brief Žukovskij’s an dessen Vater und mein Gespräch über ihn habe ihre Meinung geändert.« – Der umfangreiche Brief Vasilij A. Žukovskij’s an Puškin’s Vater vom 15. Februar [1837] mit der genauen Beschreibung des Hergangs des Duells und des langen Todeskampfs Puškin’s war in der Folge in Kopien weit verbreitet. Darin war insbesondere die väterliche Haltung Zar Nikolaus’ I. und seine ausdrückliche Vergebung von Puškin’s gelegentlicher Renitenz hervorgehoben: »Unter allen Russen empfand diesen Verlust besonders der Zar. Er hatte sich zu Beginn seiner Herrschaft des Verblichenen angenommen, er hatte auch zu der Zeit, da dieser durch sein selbst heraufbeschworenes Unglück verbittert war, noch die Arme für ihn ausgebreitet, ja er nahm Anteil an seinem Schicksal bis zur letzten Stunde.« (Übersetzung Hartmut Herborth, in: Žukovskij Traumsegel 363) Die Lektüre des gesamten Briefs und auch des Rechtfertigungsbriefs Žukovskij’s an Alexander von Benckendorff, Chef der Geheimpolizei, vom [Februar-März 1837; ebd. 383 ff.] lässt keinen Zweifel daran, dass Espérance Sylvestre im Einvernehmen mit Aleksandr I. Turgenev und Žukovskij und deren Freunden handelte, als sie den vorliegenden Brief an Kanzler von Müller (selbstredend zuhanden des Weimarer Hofs) verfasste. Die Umstände von Puškin’s Tod drohten den Zarenhof in Bedrängnis zu bringen; man befürchtete einen Umschwung der öffentlichen Meinung und sah sich auch durch zunehmend kritischere Töne in der westlichen Presse bedrängt. Danielevskij zitiert die Frankfurter Allgemeine Zeitung vom 7. März 1837, wonach die ausländische Anteilnahme an Puškin’s Schicksal durch seinen dichterischen Ruhm begründet sei. – Danielevskij bemerkt zu ESs Brief: »Ihre Erzählung über die letzten Tage und den Tod Puškin’s ist teilweise ungenau. Es besteht keine Notwendigkeit, die Irrtümer zu berichtigen; eine >Verbannung< in den Kaukasus gab es bekanntlich nicht. Doch die Nachricht über die Verfolgungen Puškin’s wegen seiner dreisten Behauptung seiner Freiheit, die alle dichterische Freiheit überschritt, entspricht der Wahrheit, wie auch die Rache wegen einer lateinischen Übersetzung, d. h. eine in Petersburg wohlbekannte Geschichte mit Puškin’s Satire: Zur Genesung von Lukull (1835). Verstehen konnte ein ausländischer Gast die wahre Lage Puškin’s natürlich nicht. Indessen fühlte [ES] dennoch seine Einzigartigkeit und die Feindschaft der aristokratischen Clique gegen ihn.«
[2] Ein oder zwei Wörter unentzifferbar.
[3] Jean-Jacque Lefranc de Pompignan (1709-1784), Ode sur la mort de Jean-Baptiste Rousseau, zweite Strophe: »La France a perdu son Orphée! / Muses, dans ces moments de deuil, / Élevez le pompeux trophée / Que vous demande son cercueil: / Laissez par de nouveaux prodiges, / D’éclatants et dignes vestiges / D’un jour marqué par vos regrets. / Ainsi le tombeau de Virgile / Est couvert du laurier fertile, / Qui par vos soins ne meurt jamais.«
[4] Lies: là.
[5] Georges-Charles de Heeckeren d’Anthès (1812-1895), ∞10. Januar 1837 Ekaterina N. Gončarova, Schwester von Puškin’s Gattin Natalia.
[6] Wilhelm Maximilian von Pappenheim (?) (*1768), ∞1806 Diana von Pappenheim (1788-1844; Geliebte König Jérôme’s von Westfalen), Kammerherr des Grossherzogs Karl August, Erzieher des Erbprinzen Karl Friedrich. Das Ehepaar hatte zwei Söhne: Gottfried (*1807) und Alfred. Gottfried von Pappenheim war Kavalier des Erbprinzen Karl Friedrich und der Erbprinzessin Marija Pavlovna. (Hermann von Egloffstein, Alt-Weimar’s Abend 36 und 614)
[7] Das Duell fand am 27. Januar statt, Puškin erlag seiner Verwundung am 29. Januar 1837.
[8] Paul Robert, Dictionnaire […] de la langue française t. I (1980) 441: »En terme de Jeu, La belle: la partie qui doit départager deux joueurs qui sont en égalité. Jouer la belle après la revanche.« – Hier ist das Duell gemeint, verstanden nicht als Revanche, sondern als Entscheidung, provoziert durch anonyme Briefsteller, die durch ihre Beharrlichkeit Puškin als Ehegatten und Familienvater zum Hahnrei machen und letztlich als Dichterfürsten stürzen wollten.
[9] Grossherzogin Marija Pavlovna. – ES bezweckt mit ihrer Apologie, der moralischen Verurteilung Puškin’s und entsprechender Geringschätzung dichterischer Genialität und Freiheit durch den Weimarer Hof entgegenzutreten und erhofft dafür die Unterstützung durch Kanzler von Müller, den >Schatzkanzler von Weimars Geisteswelt<.
[10] Die kirchliche Einsegnung Puškin’s fand am 1. Februar 1837 in Petersburg statt, auf Anordnung der besorgten Obrigkeit unter Ausschluss der grossen Anteil nehmenden Bevölkerung. Der von Puškin bestimmte Bestattungsort im Kloster Svjatogorsk bei Michailovskoje im Gouvernement Pskov war allgemein bekannt, die Überführung des Sargs erfolgte jedoch geheim; der vom Zaren bestimmte Begleiter war Aleksandr Ivanovič Turgenev. Am 5. Februar wurde Puškin neben seiner Mutter beigesetzt.
[11] Aleksandr Ivanovič Turgenev.
[12] Lies: bénigne.
[13] Karoline Gräfin von Egloffstein.
[14] Julie Gräfin von Egloffstein.
[15] Henriette von Beaulieu-Marconnay, geb. von und zu Egloffstein, und ihre jüngste Tochter Auguste von Egloffstein.
[16] Heinrich Karl Ernst Köhler, Direktor des Antiken-Kabinetts und der Bibliotheken in St. Petersburg.